La comptabilité d’engagement est un système qui consiste à enregistrer les créances et les dettes dès leur apparition, indépendamment des flux de trésorerie effectifs. Ce mode de gestion est crucial pour certaines entités, notamment celles soumises à une régulation stricte. Dans cet article, nous analyserons en détail ce qu’implique la comptabilité d’engagement, qui doit s’y conformer, ses avantages et inconvénients, ainsi que sa comparaison avec la comptabilité de trésorerie.
Qu’est-ce que la comptabilité d’engagement ?
La comptabilité d’engagement consiste à tenir compte des opérations dès l’origine des droits et obligations, et non lors du paiement ou de l’encaissement.
Cela signifie que les créances (montants dus par des tiers) et les dettes (montants dus à des tiers) sont inscrites dans le bilan dès la signature d’un contrat, la réception d’une facture ou autre acte juridique engageant l’entreprise.
> Avantages de la comptabilité d’engagement
Cette méthode présente plusieurs avantages notables qui s’adapte aux grandes structures.
La comptabilité d’engagement offre une vue précise et détaillée de la situation financière réelle de l’entreprise, indépendamment des fluctuations de trésorerie.
Enregistrer les créances et les dettes immédiatement permet aux entreprises de mieux anticiper leurs besoins financiers futurs et de planifier plus efficacement leur budget, notamment l’imposition.
Cette méthode améliore la transparence financière, essentielle pour les investisseurs, partenaires commerciaux et autorités de régulation.
Pour quel type de structure ?
La comptabilité d’engagement s’adresse en priorité aux grandes structures en raison de leur besoin de précision financière, de transparence et de conformité aux normes comptables nationales et internationales.
Types de structures | Explication |
---|---|
Grandes entreprises | Les grandes entreprises, cotées ou non cotées, utilisent souvent la comptabilité d’engagement pour obtenir une vue précise et détaillée de leur situation financière. |
Sociétés cotées en bourse | Les sociétés cotées sont tenues de suivre des normes comptables strictes, comme les IFRS, qui reposent sur la comptabilité d’engagement. |
Organismes publics | Les administrations publiques et autres organismes gouvernementaux utilisent cette méthode pour une gestion transparente et responsable des fonds publics. |
ONG et associations de grande taille | Les grandes organisations non gouvernementales et les associations doivent souvent suivre des règles de transparence et de responsabilité financière strictes. |
Multinationales | Les entreprises opérant dans plusieurs pays utilisent la comptabilité d’engagement pour harmoniser leurs pratiques comptables et répondre aux exigences internationales. |
Entreprises soumises à audit externe | Les entreprises qui doivent se conformer à des audits externes réguliers bénéficient de la précision et de la transparence offertes par la comptabilité d’engagement. |
Une obligation légale dans certains cas
Par ailleurs, la loi impose aux entreprises de tenir une comptabilité d’engagement, dans certains cas :
- Obligations légales : les normes nationales ou internationales, telles que les normes IFRS ou GAAP, peuvent exiger cette forme de comptabilité pour garantir la fiabilité et la transparence des états financiers.
- Critères financiers : lorsque certains critères financiers tels que le chiffre d’affaires, le total du bilan ou l’effectif salarié sont dépassés. Par exemple, en France, les sociétés anonymes (SA) et les sociétés par actions simplifiées (SAS) de grande taille doivent suivre cette méthode.
- Engagements contractuels : la comptabilité d’engagement peut être requise dans le cadre de contrats de prêt bancaire, de partenariats commerciaux ou de levées de fonds, où les parties prenantes demandent une vue détaillée de la situation financière de l’entreprise.
- Exigences sectorielles : certains secteurs, comme les entreprises cotées en bourse, les institutions financières, et les assurances, sont soumis à des régulations spécifiques qui imposent l’utilisation de la comptabilité d’engagement.
- Conformité fiscale : dans certains pays, la comptabilité d’engagement est nécessaire pour des raisons de conformité fiscale, afin d’assurer une déclaration précise des revenus et des dépenses.

Un outil mal adapté aux petites structures
La comptabilité d’engagement, bien que précise et détaillée, sera difficilement adaptée aux petites entreprises pour les raisons suivantes :
- Technique : la comptabilité d’engagement nécessite une expertise avancée en principes comptables et normes complexes. Pour une petite entreprise sans personnel spécialisé, cela peut rapidement devenir un casse-tête pour assez peu de gains au final.
- Onéreuse : en plus des connaissances techniques, la mise en place d’une comptabilité d’engagement demande des investissements dans des logiciels spécialisés et dans le recrutement d’un expert-comptable. Ces dépenses seront prohibitives pour les petites entreprises.
- Chronophage : les petites structures disposent généralement de moins de personnel dédié à la comptabilité. La charge de travail liée à la comptabilité d’engagement peut facilement dépasser les capacités de leur équipe.
- Trésorerie : la comptabilité d’engagement peut compliquer la gestion des flux de trésorerie d’une structure en manquant. Payer les factures lorsqu’elles arrivent n’est pas possible sans un minimum de capital à investir.
- Peu réactive : les petites entreprises doivent s’adapter rapidement aux changements imprévus. La comptabilité de trésorerie, plus flexible et réactive, correspond mieux à leur besoin de souplesse.

Test : comptabilité d’engagement ou de trésorerie ?
Il existe un écart fondamental entre les deux la comptabilité d’engagement et celle de trésorerie. Tandis que la comptabilité de trésorerie suit les flux monétaires, la comptabilité d’engagement se calque sur les obligations contractuelles indépendamment des mouvements effectifs de cash. Ce choix affecte directement la lecture des bilans et comptes de résultats selon le type adopté.
Utilisez ce quiz pour déterminer la méthode comptable la mieux adaptée à votre entreprise. Répondez aux questions suivantes pour obtenir une recommandation :
- Quel est le volume de transactions de votre entreprise ?
- A. Faible
- B. Élevé
- Quelle est la taille de votre entreprise en termes de chiffre d’affaires et d’effectif salarié ?
- A. Petite ou moyenne (PME)
- B. Grande entreprise ou multinationale
- Quelle est la complexité de vos opérations financières ?
- A. Simples et directes
- B. Complexes avec de nombreux engagements et créances
- Quels sont vos besoins en termes de transparence et de précision financière ?
- A. Modérés, principalement pour la gestion interne
- B. Élevés, en raison des exigences des investisseurs ou des régulateurs
- Votre entreprise est-elle soumise à des obligations légales ou sectorielles spécifiques ?
- A. Non
- B. Oui
- Quelle est la fréquence de vos interactions avec les banques et les partenaires financiers ?
- A. Rarement
- B. Fréquemment
- Avez-vous les ressources nécessaires pour investir dans des logiciels spécialisés et du personnel qualifié ?
- A. Non
- B. Oui
Résultats
- Majorité de A : Comptabilité de Trésorerie
- Pourquoi ? La comptabilité de trésorerie est plus simple et moins coûteuse, adaptée aux petites et moyennes entreprises avec des opérations financières moins complexes. Elle convient lorsque la précision extrême et la transparence ne sont pas des exigences critiques.
- Pourquoi ? La comptabilité de trésorerie est plus simple et moins coûteuse, adaptée aux petites et moyennes entreprises avec des opérations financières moins complexes. Elle convient lorsque la précision extrême et la transparence ne sont pas des exigences critiques.
- Majorité de B : Comptabilité d’Engagement
- Pourquoi ? La comptabilité d’engagement est recommandée pour les grandes entreprises ou celles avec des opérations financières complexes. Elle offre une précision et une transparence accrues, essentielles pour répondre aux exigences des investisseurs, des régulateurs et des partenaires financiers.

Jean est un passionné de comptabilité. Après ses études d’économies, il se lance dans l’univers du web pour partager ses connaissances. Il est actuellement éditeur et rédacteur en chef du magazine controledegestion.org